RETROSPECTIVE DALLAS PARTIE 4/5 : la production s'agite au bord du précipice...

30 Décembre 2012 , Rédigé par Boby Publié dans #Rétrospective

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Pour les fêtes de fin d'année, AudiencesUSA.com vous propose une grande rétrospective en cinq parties sur "Dallas", la série culte diffusée par CBS entre 1978 et 1991. Alors que la franchise connaît une deuxième vie grâce à son retour sur TNT depuis l'été dernier, AudiencesUSA.comvous propose de vous replonger dans les coulisses du plus grand soap américain diffusé en prime time à la télévision américaine.

Des débuts très difficiles qui auraient pu stopper la machine après 4 épisodes au mythique cliffangher qui aurait pu ne jamais voir le jour, des caprices de Larry Hagman au départ de Patrick Duffy et son retour légendaire, de la naissance d'un phénomène de société à sa descente aux enfers, découvrez les dessous d'un succès planétaire.

 

Une rétrospective écrite par François, auteur du Classement Séries proposé tout au long de l'été sur AudiencesUSA.com.

 

 

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RETROSPECTIVE DALLAS : PARTIE 4 / 5


 

Larry Hagman fait vivre un enfer à sa nouvelle « mère »

Nous sommes au début de la saison 8. Alors que Dallas est de plus en plus challengé par Dynasty sur ABC, la production va devoir faire face à un nouveau drame. Barbara Bel Geddes, ancienne femme de Jim Davis à l’écran, va devoir quitter la série.

C’est en 1983, peu après la mort de Davis, que Barbara Bel Geddes apprend qu’elle est atteinte d’une maladie grave et doit subir une opération au cœur. Miss Ellie est ainsi absente d’une bonne partie de la saison 7. Mais, lors de la saison 8, sont état ne s’améliore pas. Avec la mort de Jock encore dans les mémoires, la production refuse de tuer Miss Ellie. L’absence des deux figures patriarcales serait trop cruelle pour J.R. et Bobby.

Caressant l’espoir qu’elle puisse revenir, les scénaristes vont alors décider de ne pas tuer le personnage mais de la remplacer. Ils vont alors recruter une actrice possédant le même background professionnel que Bel Geddes, une certaine Donna Reed. Elle est même très populaire auprès du public américain, ayant eu sa propre série pendant 8 ans sur ABC. Mais Larry Hagman ne l’entend pas de cette oreille.

Lui voulait sa propre mère, texane pure souche, pour reprendre le rôle de sa mère à la série. Selon le biographe officiel de Donna Reed, il va alors faire vivre un enfer à l’actrice. Lorsque Duffy demandera à Reed, sur le ton de la plaisanterie, s’il peut l’appeler « mama » comme il avait coutume de le faire avec Bel Geddes, Hagman répondra sèchement « She’s not my mama ! ».

Hagman ne peut pas cacher son désamour à l’égard de Donna Reed et va peu à peu rallier des autres membres du casting à sa cause. Donna Reed racontera qu’elle rentrait souvent chez elle en pleurs mais refusait d’abandonner son rôle. Malheureusement pour elle, les téléspectateurs vont donner raison à Hagman.

 

Dynasty déloge enfin Dallas

Si les audiences de la saison 8 ne se tassent que légèrement, la production va devoir faire face à un énorme coup psychologique. Cette fois-ci, c’est fait. Dallas vient de perdre sa position de leader. Et pas au profit de n’importe qui. Avec près de 39 millions de téléspectateurs, c’est en effet Dynasty qui vient de déloger Dallas, à 400.000 téléspectateurs près. En coulisses, c’est l’affolement.

Cette débâcle est principalement imputée à Donna Reed, jugée trop « bourgeoise » par rapport à Bel Geddes. Son rôle va ainsi peu à peu être réduit à peau de chagrin avant qu’elle ne soit tout bonnement licenciée à la fin de la saison. Bien qu’elle ait signé un contrat de 4 ans, la production lui demande de publier un communiqué de presse affirmant que son rôle n’était prévu que pour une seule saison.

Mais Reed refuse de se plier et décide de trainer Lorimar et CBS devant les tribunaux. Elle obtiendra gain de cause en négociant un accord à 1 million de dollars. A vrai dire, elle n’aurait jamais eu le temps nécessaire pour mener une longue bataille. La même année, elle décèdera également d’un cancer du pancréas. Une vraie malédiction pour les époux Ewing.

 De son côté, Barbara Bel Geddes est rappelée à la rescousse. Linda Gray mais surtout Larry Hagman œuvreront beaucoup pour le retour de la figure matriarcale de la série. Son état s’étant stabilisé, elle accepte de revenir pour la saison 9. Barbara Bel Geddes confiera néanmoins avoir été furieuse de la façon dont Donna Reed a été traitée.

 

Patrick Duffy claque la porte de Dallas

Si Barbada Bel Geddes reprend son rôle pour la saison 9 de Dallas, c’est un autre acteur de poids qui va, lui, décider de partir. Patrick Duffy, qui campe le rôle principal de Bobby depuis la première saison de la série, a le sentiment d’avoir fait le tour de son personnage. Après avoir tout fait pour le convaincre de rester, la production abdique. Bobby sera tué lors d’un accident de voiture sous les yeux de Pam. La saison 9 ouvre ainsi sur son enterrement.

Mais Duffy n’est pas le seul à quitter la série : Charlene Tilton, alias Lucy Ewing, elle-aussi membre historique de la série, est poussée vers la sortie. Les scénaristes n’avaient tout simplement plus rien à raconter sur son personnage.

Les producteurs font tout pour palier au départ de Duffy : l’arrivée d’un nouveau cousin Ewing, bellâtre censé remplacer Bobby dans le cœur des téléspectateurs ou une nouvelle replongée de Sue Ellen dans l’alcool. Mais rien n’y fait. Dallas ne semble plus parvenir à enrayer la défection de ses fans. La saison 9 laisse ainsi encore échapper 4 millions de téléspectateurs à environ 34 millions de moyenne, toujours à quasi-égalité avec Dynasty.

Larry Hagman a un responsable dans le collimateur : Phil Capice. Entre eux, la guerre est déclarée depuis quelques années déjà. Depuis l’épisode du vrai/faux départ de Hagman à la suite du ‘Who Shot J.R.’.

Pour Hagman, Capice est responsable de toutes les intrigues foireuses de la saison 9. Il lui reproche de vouloir faire du sous-Dynasty et de, non seulement rater son coup, mais en plus de faire fuir la base traditionnelle de l’auditoire. Leonard Katzman, l’autre producteur clé de Dallas, se range du côté de Larry Hagman et claque la porte de la série en 1985.

 

Dallas, une série homophobe ?

La coupe débordera à la fin de la saison 9. Capice a une idée pour créer le buzz. Il imagine une intrigue lesbienne pour le personnage d’Angelica Nero avec son assistante. Cette fois-ci, c’est trop. Lorsqu’ils l’apprennent, Larry Hagman, Barbara Bel Geddes et Susan Howard menacent de claquer la porte de la série. Ils tiennent à conserver l’aspect conservateur du show qui en fait sa spécificité.

Au même moment, Dack Rambo, qui joue le rôle de Jack Ewing, est également limogé. Il accusera alors la production de l’avoir viré à cause de son homosexualité assumée. Une accusation que Hagman niera toujours en bloc.

Quoi qu’il en soit, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour Hagman qui réclame la tête de Phil Capice. Et surtout le retour de ses deux acolytes : Katzman à la barre, Patrick Duffy à l’écran. Si ces conditions ne sont pas remplies, Hagman quittera également Dallas. Ce qui marquerait, définitivement, la fin de la série.

 

Larry Hagman fait le ménage et convainc Duffy de revenir

Lorimar et CBS acceptent les conditions de Hagman. Capice est viré. Katzman est réengagé. Reste un seul problème : convaincre Patrick Duffy de revenir. Celui-ci vient de voir un projet de pilote lui passer sous le nez et sous l’insistance de son ami Larry Hagman, il accepte finalement de revenir.

Seulement voilà, un léger détail rend leur plan difficile. Le personnage de Bobby est bel et bien décédé. Pam a même (déjà) refait sa vie en se mariant avec Mark Graison. Un personnage qui, ironie de sort, était lui-même mort au cours de la saison 7 mais que les scénaristes avaient rappelé à la rescousse pour palier à la mort de Bobby. Ils inventent alors une sombre histoire dans laquelle Mark avait en réalité simulé sa mort pour mieux revenir.

Alors comment faire ? La femme de Patrick Duffy, elle-même, ne croit pas le retour de son mari possible. En plaisantant, elle va alors, sans le savoir, changer à jamais le destin de la série phénomène. « A moins d’un rêve, je ne vois pas comment Bobby peut revenir ! » souffle-t-elle à son mari. Duffy prend la blague au premier degré et souffle l’idée aux producteurs et à Larry Hagman. Ils sont les seuls à être au courant du retour de l’acteur dans la série. Victoria Principal, femme de Duffy à l’écran, n’a absolument aucune idée de ce qui se trame.

Duffy négocie alors les termes de son retour dans le plus grand secret. Afin de rentabiliser leur investissement, les producteurs ont dans l’idée de créer un nouveau « Who Shot J.R. ?». Ils souhaitent ainsi créer un beau cliffangher afin de susciter l’attente durant l’été pour ramener en masse les téléspectateurs à la rentrée. Mais voilà, la dernière scène de la saison 9 a déjà été tournée. Sans Patrick Duffy.

 

La tragique douche de Bobby

Dans un premier temps, les scénaristes envisagent de faire revenir Bobby sous la forme d’un frère jumeau maléfique, mais la solution est jugée trop « soap de journée ». Autre idée : et si Bobby avait simulé sa mort ? Mais l’intrigue a été déjà été utilisée avec le nouveau mari de Pam. Après moult hésitations, les scénaristes vont finalement retenir l’idée de la femme à Duffy en adaptant le cliffangher déjà tourné.

Dans celui-ci, Pamela Ewing se réveille dans le lit nuptial le lendemain de son mariage avec Mark et découvre, horrifiée, le cadavre de son nouveau mari dans la douche. Mais les scénaristes vont finalement décider, à la dernière minute, de modifier totalement ce cliffangher pour permettre le retour de Patrick Duffy.

Dans le cliffangher qui sera effectivement diffusé sur les écrans américains en ce 16 mai 1986, Pamela se réveillera toujours dans son immense lit aux draps blancs, s’étonnera toujours de ne pas voir son mari à ses côtés et se dirigera toujours vers la douche. Mais ce n’est pas le cadavre de son nouveau mari qui l’y attendra mais bien son ancien mari, bien vivant, qui l’accueillera d’un désormais mythique « Good Morning !». La production ne le sait pas, mais elle vient tout juste de « sauter le requin » et ne s’en remettra jamais.

 

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