TOP Séries, Place 12 : Shameless

30 Août 2012 , Rédigé par François Publié dans #TOP SERIES 2011-2012

Pour la deuxième année consécutive, AudiencesUSA.com vous présente le Classement Série de la Saison 2011 / 2012. Ici, pas d'audience ou de taux sur les 18-49 ans pour dresser le TOP 45 de l'année. Mais un jugement critique, impitoyable et qui ne mettra pas forcément tout le monde d'accord. Les commentaires seront bien évidemment là pour exprimer votre approbation ou votre indignement face au classement proposé.

Cette année, le classement vous a été concocté par François et Tao du site www.Id-Series.com. Un TOP 45 qui sera déroulé jusqu'à début septembre.

On rappelle que ce classement série a pour objectif de proposer 45 critiques de séries diffusées au cours de la saison 2011 / 2012. Des critiques portant sur des séries qui ont marquées ou caractérisées l'année pour diverses raisons. Le TOP 45 est donc un ordonnancement des 45 séries qui seront reviewées pendant ces quelques semaines. Mais attention : si une série ne figure pas dans le classement, ça ne veut pas dire qu'elle est jugée pire que les 45 séries présentes. Bonne lecture !

PLACE 12 : SHAMELESS (saison 2)

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Il y a des séries où la saisonnalité joue un rôle très fort dans la construction de leur identité. Imaginez The Killing sans pluie, Esprits Criminels le jour ou 90210 l’hiver. Impossible. Pour moi Shameless US faisait partie de ces séries-là. Dès le départ, le changement de saison (la saison 2 est en plein été) a ainsi été un choc. Le côté hiver, glacial, enneigé fait parti de l’ADN du show. Frank le nez rouge après avoir passé une nouvelle nuit sous la neige, Fiona grelotant sous son bonnet en attendant Steve, Lip et ses gants troués…

Il a donc fallu s’habituer au changement total de décor. C’est l’été. J’ai ressenti un peu la même chose que pour la saison 2 de Friday Night Lights. Rappelez-vous de la scène d’ouverture, pour ceux qui suivaient la série, où tout d’un coup on se serait cru dans Les Frères Scott. Ce n’est plus pareil, ce n’est plus ma petite série. Des intrigues plus fun, moins touchantes, moins prenantes, moins folles et moins authentiques.

Ce n’est pas évidemment pas le seul problème de ce début de saison 2. L’arrivée du soleil correspond également à l’arrivée des scénarios propres à la version US, du moins selon les dires du créateur du show. Il faut bien reconnaitre que les scénaristes sont moins inspirés que leurs homologues anglais. Les intrigues sont plus légères, moins ambitieuses et surtout développés sur du court terme. On a ainsi pas mal d’épisodes indépendants, principalement basés autour des horreurs commises par Frank.

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Je ne connais pas bien la version anglaise mais dans la version US, Frank a clairement basculé en saison 2 en monstre absolu. Dans la saison 1, bien que déjà pas franchement catholique, il avait ce côté Caliméro, un peu idiot du village, presque lui-même victime de ses actes. En saison 2, il commet les pires atrocités, jusqu’à  amadouer puis laisser mourir une cancéreuse, moche de surcroît, pour lui voler son assurance. Des intrigues, cruellement drôles certes, mais assez anecdotiques. Une espèce de version trashouille de nos amis Les Bougon, persona non grata chez M6.

Même son de cloche du côté de Fiona, avec une storyline entre boite de nuit et poule lesbienne totalement inintéressante, et de Steeve, affublé d’une bombe mexicaine nympho sans que l’on comprenne vraiment le but de l’histoire, si ce n’est, encore une fois, purement loufoque. On a parfois eu le sentiment d’assister à une saison de transition, mais vers quoi, où, pourquoi ? Dieu seul le sait. Ce n’était pas utile. J’ai d’ailleurs adoré la toute dernière scène de la saison où Frank se réveille dans la neige après des mois d’hibernation, un peu comme si la série allait enfin revenir à la normale.

Mais revenons au déroulé de la saison. Après ces quelques épisodes de flottement, Shameless US retrouve très bien son niveau de la saison 1, le surpasse même. Il faut en fait attendre l’arrivée de la fabuleuse Louise Fletcher dans le rôle de l’ignoble mère de Frank, encore plus sale et méchante que son fils. L’actrice permet à Shameless US de revenir à son essence : des personnages gras, vulgaires et sans morale mais à la fois terriblement attachants de part leurs failles et leurs blessures. En résulte un cocktail d’humour et d’émotion totalement addictif. Le duo que forme Louise Fletcher avec Joan Cusack, qui tient clairement le rôle de sa vie avec l’excentrique Sheila, est une délectation de chaque instant.

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Les arcs de la saison commencent véritablement à ce moment-là, peut-être encore plus poignants, bouleversants que la saison 1. Je pense évidemment à la fantastique intrigue à la Thelma et Louise autour de Monica Gallagher, très symptomatique de la patte Shameless. La série a un don, un véritable don, pour nous faire vivre ses intrigues de manière si entière, si sincère, si expansive, presque débordante, parfois étouffante.

En quelques épisodes seulement, l’histoire franchit toutes les étapes de la storyline réussie : la surprise, puis le rire, l’insouciance et enfin l’émotion, le drame, le désespoir, la haine. Shameless a une faculté à maitriser, à alterner, à jouer avec la palette d’émotion de ses personnages qui est proprement sidérante. On ressort généralement d’un épisode de Shameless complètement lessivé par ce grand huit émotionnel.

L’autre grande réussite de la saison concerne clairement le personnage de Karen, absolument fascinant. Ses actes sont tout aussi ignobles que ceux de Frank, la haine si profonde qu’elle éprouve à l’égard de son bébé est innommable, haïssable. Mais à l’inverse de Frank, qui agit souvent de façon gratuite, Karen est beaucoup plus insaisissable, perturbé et agit avec une telle détermination dans l’inconcevable, que son personnage en devient attrayant.

En deux mots : Malgré une poignée d’épisodes peu inspirés, Shameless US a prouvé qu’elle était plus qu’un simple remake d’une série anglaise culte. Grâce à un cast époustouflant et un scénario décomplexé, la série s’est vite imposée comme l’une des meilleurs dramas à l’heure actuelle. Shameless respire une authenticité, une vérité et prend ainsi le téléspectateur aux tripes comme s’il était lui-même un Gallagher. On vit au rythme de l’ascenseur émotionnel de cette improbable famille. Un voyage éprouvant, mais passionnant.

 

RENDEZ-VOUS CET APRES-MIDI POUR DECOUVRIR LA PLACE N°11.

 

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