Le classement des séries... places 7 à 9
Le classement des séries, c'est parti ! Découvrez aujourd'hui les places 10 à 12.
Places 13 à 16 à lire ici.
Places 10 à 12 à lire ici.
Place 09 - Friday Night Lights, saison 5
Statut : Annulée
La Chronique Après 5 saisons de touchdown, de départs, d’arrivée, de caméras qui tremblent et d’accents texans, la série de Peter Berg s’est achevée il y a quelques mois avec brio. Renouvelée pour deux saisons par NBC et Direct TV, la saison 5 est l’aboutissement d’intrigues mises en place avec le changement de lycée opérée en quatrième saison.
Après avoir été déboussolé par les nouveaux personnages – qui ne remplaceront jamais les anciens soyons clairs – Luke, Jess ou encore Vince ont réussi à trouver leurs marques, même si cette dernière saison les a vues plus en retrait. Réussissant à ne pas se répéter, les scénaristes ont su proposer des intrigues et des développements inédits et intéressants, bien que peu originaux. Le couple Luke/Becky aura été mignon et touchant, l’arrogance de Vince compréhensible, et la révélation professionnelle Jess intéressante et inspirée grâce au duo formé avec le coach Taylor. On reste quand même un peu dubitatif sur l’intérêt d’Epyck ou sur l’agaçant Omett Howard, père de Vince.
Surtout, Jason Katims a su jouer sur la nostalgie.
Réussissant à faire revenir, entre autres, Zach Gilford, Scott Porter et, surtout, la fantastique Adrianne Palicki, Friday Night Lights a joué les adieux tout au long des 13 derniers épisodes. Des retours pas forcément indispensables, mais qui touchent et font du bien. Après tout, n’avons-nous pas été de fervents fans des Dillon Panthers avant de rejoindre les East Dillon Lions ?
Fil rouge incontestable, et peu attendu au début de la série, Taylor Kitsch a une fois plus réussi à briser notre coeur. S’emparant de son personnage avec toujours autant de talent, Tim Riggins a suivi l’évolution de la série. De secondaire, il est devenu un pilier, une référence. Toujours sur la brèche, parlant peu, mais toujours avec intérêt, le vrai héros de la série, c’est lui !
Personnages centraux, les époux Taylor n’ont pas démérité. Symbole du couple parfait malgré leurs désaccords (encore heureux !), la cinquième saison a été l’occasion de les mettre encore plus au centre de la série. Porté par le talent de Kyle Chandler et Connie Britton, le couple a connu quelques turbulences qui ne sont pas restées sans conséquence. Pas de tromperie ou autres ressorts soap sans intérêt, jamais FNL ne s’abaisserait à ce niveau, Tami Taylor a juste dû rappeler à son coach de mari, qu’elle n’était pas que seconde dans leur duo, juste son égale. Tout simplement parfait. Est-ce utile de répéter que nous avons là l’un des couples les plus réussis des séries américaines ?
L’autre grande force de la série est d’avoir su toujours proposer des personnages secondaires réussis. Entre Buddy et le couple Billy/Mindy (fantastique), on n’aurait jamais pensé que leurs destins puissent nous toucher ! (bon peut-être pas Buddy mais pour Mindy, je dis oui !).
Avec toujours ce souci du réalisme, sans être forcément réaliste, mais qu’importe, Friday Night Lights a, de l’avis général, prouvé qu’une fin de série réussie était encore possible. Entre minisurprises et vraies attentes, entre tristesse de devoir les quitter et joie de les voir optimistes (quelle scène entre Tim et son frère !), cette dernière heure a conclu parfaitement cette série au destin si particulier. Qui aurait pu croire qu’une série sur le football américain puisse être le meilleur drama de ces dernières années ?
Clear Eyes ! Can’t Lose ! Full Hearts !
Florian - Son Twitter
Place 08 - Shameless (US), saison 1
Statut : En cours de production
La Chronique Shameless fait partie de ces séries remplies de petites imperfections qui en font son originalité et sa singularité. Alors bien sûr certains argueront que la créativité est aisée quand on est la fidèle adaptation d’une série anglaise. C’est vrai. Mais ce n’est pourtant pas évident. Regardez donc Skins US, Being Human US, la première saison de The Office US … Toutes de piètres qualités. Et quand, comme Shameless, on est adapté d’une série aussi culte et vénérée par les critiques que celle-ci, la tâche est d’autant plus ardue. Difficile mais pas impossible puisque cette première saison se révèle être un vrai petit bijou.
La série n’avait pourtant pas démarré sous les meilleurs auspices. Après un pilot de présentation brillant, les 2/3 épisodes suivants se sont révélés décevants : des épisodes plus ou moins bouclés, des intrigues « système D » au sens propre comme au figuré. Franchement, on se serait parfois cru chez les Bougons de M6. Et puis la série a soudainement changé de dimension. Surfant quasi-exclusivement sur le vulgaire comique de situation à ses débuts, Shameless n’a par la suite pas hésité à développer de vraies intrigues familiales touchantes, voire déchirantes, mais toujours drôles et traitées avec justesse et second degré.
La série parvient ainsi à réinventer de A à Z le genre du drama familial, que l’on pensait pourtant assez figé. Si elle reprend bien des ficelles chères à la série familiale, la galerie décapante de personnages (et pour le coup opposée à la série traditionnelle) lui permet de traiter ces problématiques d’un œil nouveau – et complètement barré. Dès le pilote, l’excellent casting s’approprie totalement ces personnages tous plus allumés que les autres. Des rôles principaux, Emmy Rossum, Joan Cusack et William H. Macy en têtes de gondole, aux rôles les plus secondaires, tous semblent « être » leurs personnages. Résultat : on s’attache dès le pilote : une qualité rare. Les intrigues sont démentielles, le rythme enlevé, les dialogues savoureux, les situations jouissives. On ressort d’un épisode de Shameless avec la sensation d’avoir pris son pied pendant 1 heure. Sans nul doute, Shameless est le meilleur drama (ou plûtot dramédie) familial qu’il m’ait été l’occasion de découvrir.
François
Place 07 - Fringe, saison 3
Statut : En cours de production
La Chronique Je dois vous avouer qu’il n’est pas facile pour moi d’être totalement objectif (si tant est qu’une critique puisse l’être) quand on me demande d’écrire sur une série de l’univers J.J. Abrams.
Certes, ce « golden boy » (sic !) n’est pas totalement dénué de qualités, seulement, son incapacité à s’investir durablement dans ses projets et à les abandonner dans des mains malheureuses (Alias, Lost, pour ne citer qu’elles) m’empêchent dorénavant de me laisser bercer, épisode après épisode, saison après saison, tranquillement dans ses séries. Je le sais, la fin ne sera jamais réussie. Il y aura toujours quelque chose qui ne fonctionne pas, un sentiment de « tout ça pour ça » (confirmé cet été avec Super 8).
Il aura donc fallu à Fringe deux saisons pour se trouver. Après une première saison sympathique, mais vraiment pas inoubliable, qui valait plus pour ses ouvertures spectaculaires et son casting réussi ; la première moitié de la seconde saison a presque failli me faire abandonner. À force de privilégier des enquêtes indépendantes, la série n’avait plus aucun rythme, ni intérêt. Autant se faire une intégrale de X-Files. Puis, survint le miracle de l’épisode « années 80 » et l’enchaînement d’une fin de saison intrigante, réussie, feuilletonante.
Après avoir compris que la série ne décollerait jamais niveau audiences, les scénaristes ont enfin pu se faire plaisir et mettre en place une mythologie. Tardivement certes, après avoir perdu la moitié de l’audience, mais ils l’ont fait.
Découpée en trois segments, Fringe a eu sa meilleure saison cette année. Le premier tiers de la série est brillant. L’univers développé sur deux mondes est la meilleure idée de la série, et elle a été très bien utilisée. Outre les petits clins d’œil liés aux différences (Kennedy, The West Wing, etc.), les scénaristes ont surtout réussi à construire un environnement crédible dans lequel évoluent des doubles qui ont leur propre identité et leur propre histoire. Par ailleurs, l’alternance des épisodes n’a pas nui à la cohérence, ni à l’identité de la série. Une prouesse. Je ne peux pas en dire autant du second tiers qui a donné le sentiment que les scénaristes ne savaient pas eux-mêmes où ils allaient (Belly & Cie.).
Rehaussant le niveau, la dernière ligne droite de la saison a été plutôt réussie malgré quelques grosses maladresses. Les prises de risques n’ont pas toujours été payantes (comics, saut dans le temps) mais elles ont le mérite d’avoir été prises, et rien ne paye plus, pour moi, que la volonté de surprendre le téléspectateur (si tant est que le fond tienne la route).
Malgré tout, après l’épisode final, la quatrième saison va devoir jouer l’équilibre pour ne pas sombrer dans de la SF cheap. L’histoire n’est pas bouclée et une dernière saison ne semble pas de trop pour arriver au terme des aventures de Peter Bishop et Olivia Dunham, mais le twist du dernier épisode prend le risque d’une répétition avec le début de la saison 3. Wait & See.
Florian - Son Twitter