TOP Séries, Place 17 : The Walking Dead

27 Août 2012 , Rédigé par François Publié dans #TOP SERIES 2011-2012

Pour la deuxième année consécutive, AudiencesUSA.com vous présente le Classement Série de la Saison 2011 / 2012. Ici, pas d'audience ou de taux sur les 18-49 ans pour dresser le TOP 45 de l'année. Mais un jugement critique, impitoyable et qui ne mettra pas forcément tout le monde d'accord. Les commentaires seront bien évidemment là pour exprimer votre approbation ou votre indignement face au classement proposé.

Cette année, le classement vous a été concocté par François et Tao du site www.Id-Series.com. Un TOP 45 qui sera déroulé jusqu'à début septembre.

On rappelle que ce classement série a pour objectif de proposer 45 critiques de séries diffusées au cours de la saison 2011 / 2012. Des critiques portant sur des séries qui ont marquées ou caractérisées l'année pour diverses raisons. Le TOP 45 est donc un ordonnancement des 45 séries qui seront reviewées pendant ces quelques semaines. Mais attention : si une série ne figure pas dans le classement, ça ne veut pas dire qu'elle est jugée pire que les 45 séries présentes. Bonne lecture !

PLACE 17 : THE WALKING DEAD (saison 2)

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Il aura donc fallu virer Darabont pour que The Walking Dead devienne une bonne, voire j’ose le dire, une excellente série. Les fans de Darabont (dont je fais pourtant parti : Les Evadés, La Ligne Verte et plus récemment, l’incroyable The Mist) diront que c’est un malheureux hasard. La coïncidence serait très belle. Trop belle. Dès l’instant où Darabont a claqué la porte du show (ou qu’on lui a claqué à la figure, selon les versions), on a tout bonnement eu l’impression de voir éclore une série, comme si celle-ci était jusqu’à alors en train d’étouffer dans son cercueil sans jamais parvenir à voir la lumière du soleil.

La saison 2 est très violente de ce point de vue puisqu’elle oppose, dans sa première, puis sa deuxième partie, les deux visions créatives du show. La première vision, celle de Darabont, et donc des 7 premiers épisodes de la saison, est celle que l’on pourrait surnommer « The Sleeping Dead ». Il ne se passe rien. Mais alors, rien du tout. On a finalement un peu l’impression que Darabont avait à peu près 3 idées pour le futur de la série et qu’il a donc fallu les étendre au maximum pour pouvoir tenir 20 saisons.

Un choix délibéré de lenteur soporifique d’autant plus incompréhensible que la série est basée sur des comics. Comics que je n’ai pas lus mais, si j’ai bien compris, il s’y passe quand même deux ou trois trucs. La série possède donc une vraie bible. Or, au rythme où était parti Darabont, la série était bien partie pour battre le record du soap As The World Turns et ses 54 ans d’existence !

Résultat : une gamine se perd dans le season premiere, on la recherche dans les six épisodes suivants. L’histoire est d’autant plus ennuyeuse que franchement, au risque de paraître insensible, on se fout totalement du sort de la gamine, personnage archi-secondaire s’il en est. Le nombre de morts au mètre carré de la deuxième partie de saison mettra d’ailleurs encore plus en lumière l’aversion au risque dont souffrait notre ami Darabont (avec un tel nombre, Darabont aurait pu tenir au moins 38 saisons de 45 épisodes).

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Et puis, il y a eu la 2ème partie de la saison, la 2ème vision créative, et libératrice, de la série. L’épisode 2.08 est un peu le 14 juillet 1789 de The Walking Dead. En une poignée d’épisodes, les chaînes qui emprisonnaient la série se brisent et laissent enfin place au spectacle jouissif qui nous avait été promis au lancement. Je n’ai pas souvenir d’un changement de direction aussi visible à l’antenne suite à un changement de showrunner. Glenn Mazzara a, semble-t-il tout compris.

The Walking Dead n’est pas une série sur les zombies. C’est une série sur un groupe d’individus qui survit dans un monde de zombies. Et l’un ne va pas sans l’autre. Epoque Darabont, on pouvait avoir des épisodes centrés exclusivement sur les relations entre les protagonistes ou exclusivement sur les zombies. Dans un cas comme dans l’autre, c’était chiant comme la pluie.

La deuxième partie de saison, « The Waking Up Dead », fait ainsi table rase du passé. La fragilité des relations à l’intérieur du groupe de survivants est portée à son apogée, la tension est palpable à chaque instant, la détresse des personnages atteint son point culminant. The Walking Dead atteint une puissance dramatique dont on ne l’aurait jamais pensé capable. Le point de non-retour est atteint de toutes les manières possibles : Dale ne partage plus les mêmes valeurs que le reste du groupe, Hershel a vu toutes ses croyances s’effondrer et surtout Shane, la vraie réussite de la saison, qui devient vite nihiliste et incontrôlable.

Mazzara réussit là où Darabont avait échoué : faire grimper la tension autour de la peur de l’inconnu, de la folie de l’être humain. La série prend ainsi une tournure psychologique passionnante, rendant chaque mort possible encore plus intense tant elles deviennent significatives. Et pas seulement un coup de malchance d’être tombé sur un zombie dans la forêt. Et puis la série prend enfin des risques, quitte à bouleverser le schéma établi. En cela, les 2 derniers épisodes sont majestueux. Le final est un spectacle d’horreur eboufirrant, presque étouffant, où chaque personnage est en danger et dont la mort potentielle aurait été justifiée par leur basculement psychologique.

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Seul point négatif toutefois, toujours le casting. The Walking Dead a été à l’origine imaginée comme une zombie buddy mini-série, autrement dit reposant sur un concept et non sur un cast. A partir de là, inutile de faire flamber le portefeuille pour embaucher des acteurs de talent. Sauf que quand la série est devenue un phénomène et surtout, comme je le disais, une série presque psychologique centrée sur un groupe d’individus, et non plus une série de zombie, elle s’est retrouvée fort dépourvue.

Il n’y a franchement pas grand monde à sauver, si ce n’est l’inquiétante Laurie Holden et le bougonnant Jeffrey DeMunn. Seule possibilité pour les scénaristes : tuer tout le monde (commencez par Sarah Wayne Callies s’il vous plait) et embaucher un cast avec plus de gueule, à l’image de l’excellent Scott Wilson en saison 2.

En deux mots : On a beaucoup tapé sur AMC pour s’être débarrassé de Frank Darabont à la tête de The Walking Dead. Et pourtant, la chaîne a sans aucun doute sauvé sa série de la redondante vision télénovaliste de son créateur. La chenille est devenue papillon. The Walking Dead est devenue la série que nous l’ont nous avait promis : un spectacle jouissif, paranoïaque, oppressant et délicieusemeTOPnt violent.

 

RENDEZ-VOUS DEMAIN A 9H POUR DECOUVRIR LA PLACE N°16.

 

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