TOP Séries, Place 43 : Happily Divorced
Pour la deuxième année consécutive, AudiencesUSA.com vous présente le Classement Série de la Saison 2011 / 2012. Ici, pas d'audience ou de taux sur les 18-49 ans pour dresser le TOP 45 de l'année. Mais un jugement critique, impitoyable et qui ne mettra pas forcément tout le monde d'accord. Les commentaires seront bien évidemment là pour exprimer votre approbation ou votre indignement face au classement proposé.
Cette année, le classement vous a été concocté par François et Tao du site www.Id-Series.com. Un TOP 45 qui sera déroulé du lundi au vendredi jusqu'à début septembre.
PLACE 43 : HAPPILY DIVORCED (saison 2)
Pour ceux qui ne connaitraient pas, Happily Divorced est un catalogue de tout ce qui ne se fait plus en sitcom, que dis-je, en télévision, depuis à peu près vingt ans. Ironie du sort, même La Nounou d’Enfer il y a désormais 15 ans (on vieillit…), était déjà plus moderne que cette série-là. Happily Divorced est une triste série. Série d’une ancienne gloire de l’humour restée bloquée dans une époque et qui ne parvient plus à faire rire.
La série met donc en scène l’irrésistible Fran Drescher dans son propre rôle (du moins en version femme au foyer), qui découvre, après 18 ans de mariage, que son mari est gay. Ou à défaut, qui n’a plus envie de se réveiller le matin aux côtés d’un mix entre Rosie O’Donnell et Joan Van Ark. Sans vouloir taper sur le physique, il faut admettre que le visage bouffi de botox de Fran accentue cette impression de voir une ancienne vedette de la sitcom tenter un retour un peu pathétique à l’humour burlesque qui a autrefois fait sa renommée. On passe en réalité plus de temps à se demander si les lèvres de Fran ne vont pas nous exploser à la gueule plutôt qu’à rire de ses bouffonneries.
On compare souvent Hot in Cleveland et Happily Divorced. Et pour cause, toutes deux sont diffusées sur la même chaîne (TV Land) et toutes deux reprennent cette idée de ressusciter les sitcoms démodés des années 80. Mais la vraie différence est que si, effectivement, toutes deux sont archi dépassées dans la forme (rétro diront les bienveillants), Hot in Cleveland ne l’est pas (toujours) dans le fond. A défaut, la thématique de Hot In Cleveland, mettant en scène un groupe de femmes très libérées, est plus moderne. Et puis Hot In Cleveland est foncièrement drôle. Ce que n’est pas Happily Divorced. Ou pas toujours.
C’est un peu l’erreur commise par Drescher avec cette sitcom : série rétro, pourquoi pas, mais il aurait au moins fallu un semblant de modernité, histoire de nous prouver que la série n’est pas une rediff de nuit des piteuses sitcoms des années 80. Happily Divorced est poussiéreuse jusqu’au moindre décor, à la moindre intrigue, au moindre dialogue.
De fait, impossible d’y déceler un semblant d’ironie comme il peut en être le cas avec Hot in Cleveland. Drescher arrive avec ses grands sabots et nous déroule ses blagues balourdes les unes après les autres. Autant dire que si vous n’aimez pas les clichés homos, fuyez aussi loin que vous le pouvez, comme dirait Sam Neil. Absolument aucun stéréotype n’est épargné : tenues rose bonbon, comédies musicales, bouquets de fleurs, emploi du féminin, je vous en passe…
Alors bien sûr, mon coté beauf de province me contraint à pouffer honteusement devant les facéties de Fran et les blagues de queer. L’actrice, il faut bien le dire, n’a rien perdu de ses expressions faciales, ni de son côté délicieusement outrancier. Mais tout de même, un poil de finesse n’aurait certainement pas porté atteinte à la série. Une nounou d’enfer était beaucoup plus adroite dans son humour, beaucoup plus fine, multipliant les gimmick, les jeux de mots, les références… Ce n’est pas le cas dans Happily Divorced, 100% potache. Mais pas potache Judd Apatow, plus potache Les Musclés.
Les retrouvailles de Maxwell Sheffield et Fran Fine
Fran ne s’est donc jamais remise du succès de La Nounou. C’est le côté un peu pathétique dont je vous parlais en début de chronique Mais cherche-t-elle au moins à se débarrasser du fantôme de la série ? Il ne semble pas tant elle multiplie, dans Happily Divorced, les allusions à sa série phare, de manière extrêmement lourde et à chaque fois avec un clin d’œil bien appuyé au public. C’est limite si elle ne fait pas un pouët pouët avec son bras pour être sur qu’on ait bien compris.
Elle pousse le vice jusqu’à inviter ses anciens compagnons de jeu comme Charles Shaugnessy ou Renée Taylor, toujours à coup de grosses allusions à son succès d’antan. Mais il faut bien reconnaitre que ces allusions sont les passages les plus drôles de la série comme si Fran vivait, je le disais, dans l’ombre d’une sitcom, d’un humour dont elle parviendra plus jamais à atteindre le niveau. Ni même l’approcher. Et le fait d’évoquer sans cesse La Nounou, de raviver nos souvenirs de cette excellente sitcom, ne fait finalement qu’exacerber le sentiment que Fran Drescher, ce n’est décidément plus pareil.
En deux mots : Au visionnage d’Happily Divorced, on se demande pourquoi Fran n’a-t-elle tout simplement pas ressuscité Une Nounou d’enfer ? Cette nouvelle sitcom se place en effet dans le sillon direct de la série phare, constamment citée par le personnage de Fran, sauf qu’elle est désuète et pas drôle. Happily Divorced provoque plutôt un sentiment de tristesse à l’égard de Fran qui ne lésine pas sur les efforts pour nous convaincre, mais sa nouvelle sitcom est ringarde, lourde et n’apporte pas grand-chose.
RENDEZ-VOUS A 14H POUR DEVOUVRIR LA PLACE N°42.